Les algues, un nouveau levier pour l'agriculture raisonnée


Problème de la surexploitation

La surexploitation des laminaires

 

 

La laminaire est l'algue la plus exploitée à l'échelle française, elle est particulièrement présente en Bretagne dans l'archipel de Molène, au large d'Ouessant.

Sur 1 000 hectares, 60 000 tonnes y sont récoltées chaque année, soit 95 % de la production française (sur un total d'1 million de tonnes qui représentent 50 % des ressources nationales). Les laminaires représentent un juteux marché sur lequel ne manquent pas de faire main basse certains géants de l'industrie agroalimentaire.
Certaines entreprises d'algues n'hésitent pas à puiser largement dans les ressources en utilisant des bateaux géants pouvant contenir jusqu'à 50 tonnes de laminaires. Si la pêche se poursuit à un rythme aussi intensif, il n'y aura plus de laminaires dans l'archipel de Molène d'ici une vingtaine d'années car le problème n'est pas anodin.

La surexploitation des laminaires dans la région menace gravement la biodiversité marine. De la microfaune aux mammifères, les 65 espèces recensées dans l'archipel dépendent de cette jungle algale.

 

La surexploitation du maërl

Le maërl est une algue extraite depuis des millénaires pour l’amendement calcaire des sols en agriculture biologique. Elle est aujourd’hui exploitée à l’échelle industrielle pour de multiples utilisations, toutes naturelles et donc « respectueuses de l’environnement » : traitement de l’eau potable, complément alimentaire, cosmétiques, dentisterie… Seul bémol : le maërl, extrait exclusivement en Bretagne, est très fortement menacé de disparition et avec lui de nombreuses autres espèces marines (voir rubrique «problème de la surexploitation»).

Les agriculteurs et autres utilisateurs vont devoir revoir leurs habitudes et trouver des substitutions à cette petite algue calcaire qui, de par ses propriétés, est à la fois une espèce et un habitat ; lieu de vie de très nombreux bivalves et autres espèces marines.


 

Une extraction 100 fois supérieure au renouvellement de l’espèce :

« Il faut agir vite ! » s’exclame Jacques Grall, le seul scientifique spécialiste européen du maërl. Responsable du domaine côtier à l’Université européenne de la mer à Brest, il étudie cette algue depuis plus de 10 ans. Selon lui, le maërl est tout simplement en danger. « Nous sommes très loin du prélèvement local de maërl comme à l’avant guerre ! L’extraction d’aujourd’hui est 100 fois supérieure au renouvellement de l’espèce. 8 des 20 bancs de Bretagne ont déjà disparu ces dernières années, principalement autour de Saint-Malo. De par les retombées sédimentaires que provoque cette technique, l’extraction se traduit tout simplement par la disparition totale de l’habitat maërl en lui-même, ainsi que de la biodiversité qui lui est associée ».

Malheureusement la situation évolue lentement car le maërl est une ressource très ancrée dans de nombreuses industries .


 


 

 

 


Laminaire

Ouessant

Ouessant
Ouessant: Une des îles ou l'exploitation des laminaires avec scoubidous est très présente. Les autres îles d'iroises sont elles aussi dans le même cas.

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Scoubidou

Scoubidou
C'est l'appareil utilisé par le goemonier sur le littoral afin de récolter les laminaires qui vivent dans les eaux peu profondes.

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